Surfaces forestières
La surface forestière de la Bourgeoisie s'étend sur 920 hectares, entre 450 et 930 mètres d'altitude. On distingue quatre zones principales :
- la forêt relativement plate de Feuilleresse et du Bois-Brûlé
- la côte très ensoleillée et en forte pente de l'endroit
- le sommet de la montagne de la Chaive
- les pentes de l'envers jusqu'à la Combe de Mettembert
Les arbres de la forêt bourgeoise
La forêt se compose, en un rapport équilibré, de feuillus et de résineux. Les feuillus sont plus nombreux dans les parties basses et ensoleillées, les résineux dominent en altitude et à l'envers. La majeure partie des feuillus est constituée de hêtres, mêlés de quelques frênes et érables. Les sapins et les épicéas forment les forêts de résineux, les pins recouvrant les crêtes et quelques parties sèches.
Exploitation et coupes
Chaque année et s'ils peuvent être vendus à un prix raisonnable, environ 7'000 mètres cubes de bois sont coupés. C'est le quota attribué par les normes cantonales pour l'abattage dans les forêts de la Bourgeoisie. Cette quantité permet une régénération régulière des forêts.
Les coupes sont attribuées annuellement à environ cinq équipes forestières privées de la région, en fonction de leurs soumissions chiffrées et de la qualité de leur travail. Les coupes sont faites à la tronçonneuse, les grumes sont amenées par les tracteurs à portée des camions de transport sur les places de triage. Dans de rares cas, pour les endroits particulièrement difficiles, on fait appel au téléphérique mobile.
Martelage et cubage
Les coupes sont réparties chaque année en une dizaine de petites surfaces sur l'ensemble du territoire. Le choix des surfaces est fait par le garde forestier, avec les ingénieurs de l'arrondissement forestier cantonal. Après le choix des surfaces, au printemps, on entend dans les forêts les voix des forestiers qui choisissent les arbres devant être coupés. C'est le martelage; les arbres à couper sont marqués par une entaille dans l'écorce et le volume de chaque arbre est enregistré. Après la coupe, le cubage des grumes se fait par le garde forestier, Jean-François Lovis.
La vente du bois
Les ventes de bois sont traitées directement par la Bourgeoisie avec les marchands et scieurs de la région, selon leurs besoins et leurs offres. Certaines coupes sont également vendues à des marchands de France voisine. Les exportations plus lointaines sont faites par l'intermédiaire des marchands locaux. Les apports financiers principaux de la forêt sont les ventes de grumes pour les scieries. Les bois plus petits sont destinés au bois d'industrie (papier) et au bois de feu. Depuis quelques années les résidus des coupes sont transformés en copeaux pour les chaufferies à bois.
Triage forestier du Vorbourg
Les communes du canton sont réunies en plusieurs triages pour partager les frais d'exploitation. Chaque triage est dirigé par une commission de triage et un garde forestier. Le triage forestier du Vorbourg comprend les forêts de 3 partenaires : la Bourgeoisie de Delémont, la Bourgeoisie de Soyhières et la Bourgeoisie Les Riedes-Dessus. Ces 3 partenaires gèrent individuellement leur patrimoine forestier, avec les conseils du garde forestier qui est employé de la Bourgeoisie de Delémont.
Les chemins et pistes forestières
Toute la forêt est quadrillée par un important réseau de chemins forestiers, en groise, accessible aux camions. Entre deux sont tracées des pistes, laissées en terre, qui servent au débardage par les tracteurs. Ces chemins demandent un entretien régulier. La bourgeoisie est également responsable de la réfection des routes d'accès aux fermes de la Haute-Borne, des Brunchenal et des Vorbourg. Tous ces chemins sont également d'un intérêt certain pour les promeneurs.
Entretien, repousse naturelle et plantations
Lors des coupes, les responsables conservent toujours certains grands arbres porteurs de graines. Les éclaircies permettent alors un développement rapide des nouvelles pousses qui prennent leur part de lumière. Le nombre des amateurs de bois de feu, cherché en forêt, a fortement diminué ces dernières décennies. Aussi de grandes quantités de petits bois restent sur place, contribuant à la régénération des sols, au dépend de l'aspect de propreté des forêts. En certains endroits, lorsque la repousse n'est pas assurée on effectue des plantations (en pépinières par exemple). Dans les jeunes forêts, il est nécessaire d'éclaircir les futaies par des coupes régulières, pour permettre aux arbres restants un développement constant.
Dégâts aux forêts par les atteintes naturelles
Chaque année plusieurs sapins et épicéas sèchent sur pied. Les arbres sont alors abattus, les branches brûlées et les grumes vendues comme chablis. La Bourgeoisie a beaucoup craint la mort des forêts due à la pollution. La situation s'est depuis stabilisée (provisoirement?). La tempête Lothar a fait des dégâts maîtrisables dans les forêts de la Bourgeoisie durant l'hiver 1999-2000.
En 1988, une trombe d'eau impressionnante a ravagé la Combe de Mettembert, avant d'inonder le village de Soyhières. Les travaux de réfection du chemin, de curage du ruisseau et de réfection des berges se sont achevés en 1999.
La forêt protectrice
En plus de sa fonction essentielle de régénération de l'air, la forêt joue en certains endroits très en pente un rôle de protection contre les éboulements. C'est principalement le cas, sur le territoire de la Bourgeoisie pour toutes les pentes dominant route, voie ferrée et habitations dans les gorges du Vorbourg. Un important projet de régénération de ces forêts est en cours de finition. La forêt trop vieille empêchait la pousse de nouveaux plants pour assurer l'avenir.
Réserves forestières
Dès 2013, 3 réserves forestières ont été créées sur le territoire de la Bourgeoisie de Delémont :
- Réserve forestière du Béridier de 258'000 m2
- Réserve forestière du Creux du Vorbourg de 165'500 m2
- Réserve forestière de Tairèche de 49'500 m2.
Des contrats ont été conclus avec le Canton du Jura pour une durée de 99 ans. Afin de promouvoir une diversité élevée, la Bourgeoisie de Delémont s'est engagée à renoncer à toute mesure pouvant occasionner des perturbations de tous genres (pas d'intervention sylvicole, pas d'aménagement, etc).
La faune de nos forêts
Le principal habitant des lieux est le chevreuil. On peut rencontrer aussi quelques lièvres et des chamois perchés venant des rochers avoisinants et des hardes de sangliers de passage. Le lynx a également été rarement observé. Les nombreux oiseaux et rapaces animent les frondaisons et les multiples insectes se cachent dans les sous-bois.
La forêt: lieu de détente, de sport et de loisirs
La population a libre accès à toutes les forêts, par les chemins et sentiers pédestres.
La Bourgeoisie met également ses terres à disposition pour :
- l'envol de parapentes et ailes delta
- le parcours Vita et des parcours mesurés
- le concours annuel de trial
- la piste de ski de fond de la Haute-Borne
- le stand de tir de la ville et les cibleries, en lisière de la forêt du Bambois
- le terrain de tir aux pigeons sur le domaine du Domont.
Depuis l'an 2000, les chemins forestiers sont interdits aux véhicules privés.